C’était avant qu’Alain Touller ne grave une gamme complète de 15 mm Ottomans campagne d’Egypte. Son site (Atoufigs.com) parait actuellement en chantier et je ne sais pas s’il ré-ouvrira. Cet aboutissement serait dommageable car il va priver les amateurs de remarquables figurines comportant des modèles que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Vous trouverez dans ce post une première partie consacrée à l’infanterie.
Particularité de l’armée ottomane dont l’organisation est très mal connue : certaines unités peuvent comprendre des milliers d’hommes (on évoque 10 000 hommes) d’autres quelques centaines. En 1 800 on parle de plus de 400 000 hommes dans l’armée ottomane.
Deux types de troupes la composent : les troupes payées et les non payées. On y trouve des unités dites de métier plutôt que régulières et beaucoup d’auxiliaires, les Sehkans et les derbents . »La « garde » est de qualité très moyenne, les milices (derbents) sont nombreuses . Certaines règles demandent de les considérer en perpétuel désordre car elles sont très peu manœuvrières .
L’organisation interne se réfère aux groupes de 10 puis 100 puis 1 000 hommes. Enfin quelques unités ont profité d’une part des enseignements le grand vizir Omar Agha de retour de la guerre contre les Russes, avec la formation de « bataillons modernisés à l’européenne », les Nizam i jedid largement déployés par le sultan Selim III, d’autre part de formations par du génie et des artilleurs français détachés. Jalousés par les janissaires les Nizam (24 000 en 1806) furent, pour partie, cantonnés en Anatolie le reste à Istamboul où ils servirent de « police ». Ils arrêtèrent cependant Napoléon à Acre et contribuèrent au final à supprimer les janissaires dissidents.
A noter l’exotisme des noms des grades dans cette armée : chef de la marmite, scribe, chef de bande, major des apprentis, archers (sans arc)…. De plus certains uniformes voire troupes n’ont pas changés depuis la renaissance (voir l’exemple des mamelouks féodaux)
Les janissaires :
Ce sont les troupes les plus connues. Épine dorsale de l’armée, les janissaires sont à l’origine des esclaves capturés lors des guerres du sultan. A l’époque napoléonienne l’empire ottoman comptait 196 ortas de janissaires (entre 2 et 3 000 hommes chacune -bonjour la précision). Devenus arrogants et incontrôlables, le sultan Sélim voulut réduire les 60 000 janissaires de moitié. Mal lui en pris, ceux ci l’assassinèrent en 1807. Son successeur Mahmud II prit des gants pour réduire leur pouvoir. Les janissaires disparurent en 1826.
Finalement de qualité moyenne, les janissaires sont associés, pour une partie des ortas, à une secte de derviches (les Bektasis) qui les accompagnait en campagne.
Trois ortas dites « de garde » (les Solaks) accompagnaient le sultan. Toutes les ortas n’avaient pas les même capacités militaires. Certaines ne savaient pas se mettre en ligne, d’autres en voltigeurs, une est qualifiée de « légère », une autre de « marine ».
A Touller propose 6 types de janissaires. Personne n’en fait autant!
On notera que chaque type posséde sa compagnie d’élite portant des haches.
Les rayas :
Organisés en compagnies de 50 à 100 hommes, ces « rifles » étaient affectés aux ortas de janissaires en temps qu’éclaireurs et tireurs d’élite. On ne les retrouve en unité complète que très rarement. Ils peuvent être qualifiés, suivant les règles, de vétérans.
Les Sekhans ou troupes légères irrégulières :
Ce sont des troupes provinciales, des volontaires non payés. En réalité, il s’agissait plutôt de troupes de mercenaires maintenues en activité par les gouverneur provinciaux. Leur qualité était variable cependant souvent l’égal des janissaires. les Albanais étaient particulièrement performants. Leurs uniformes dépendaient de leur pays d’origine.
Les derbents et fellahins :
Il s’agit du terme générique désignant les nombreuses milices locales utilisées comme « garde locale » ou pour la protection des caravanes. Les plus connues sont les derbents grecs.
Pour finir, il n’était pas rare que l’armée embrigade tous les paysans du coin.
En termes de jeu, je suggérerais de considérer qu’une orta tourne autour de 2 000 hommes soit 2 bataillons de 12 à 16 figurines au 60 ième. Les compagnies peuvent variées de 3 à 6 figurines au 60 ième toujours. Individuellement les troupes étaient courageuses mais équipées de matériel obsolète et régies par des doctrines dépassées ce qui n’est pas de nature à donner un avantage sur le terrain.
Pour cette armée, les règles connues apportent toutes leur lot de restrictions et particularités .
A suivre : la cavalerie
Salut
Merci pour cette présentation super intéressante sur cette belle armée. Vivement la suite!!!
Pluche
Fred